Skip to content

Réinvestissons dans l’emploi public plutôt que de subsidier le dumping social.

Réinvestissons dans l’emploi public plutôt que de subsidier le dumping social.

En une année, l’administration communale de la Ville de Bruxelles sous-traite des travaux à des entreprises privées pour un montant de plus de 50.000.000 €. De la construction de nouveaux bâtiments à l’aménagement de petits espaces verts en passant par le nettoyage des rues et tous les petits travaux d’entretien de nos écoles, crèches…

Mathilde El Bakri (tête de liste PTB*PVDA à Bruxelles-Ville) : « Il faut peindre une salle de gymnastique ? Remplacer une vitre, un volet ou une porte ? Conduire et entretenir une balayeuse ? Nettoyer des graffiti ? La solution trouvée par la Ville est toujours la même : confions ces travaux aux entreprises privées plutôt que de créer de l’emploi stable. Sachant que ce secteur de main d’œuvre peu qualifiée, est particulièrement touché par le dumping social, le PTB propose de changer de cap et d'appliquer le principe 'Si possible, avec notre propre personnel'. Tous les travaux dont nous avons les compétences internes, doivent être faits avec notre propre personnel de la Ville. »

Le parti de gauche dénonce qu'à la veille des élections, la majorité PS-MR se vante de jouer un rôle social en tant qu’employeur. Mathilde El Bakri précise : « En réalité, une partie des initiatives, comme les stages First et les contrats d’insertion, sont souvent sous-payés et précaires. Et puis, la commune confie nombre de ses missions à des entreprises privées pour qui le bien-être des travailleurs passe sans doute après la réalisation de bénéfices. Et le MR ne se cache pas aujourd’hui de vouloir amplifier cette tendance, en privatisant par exemple le nettoyage de nos rues ou encore la sécurisation de l'espace public. »

Selon le parti de gauche, dans une région où le marché du travail est particulièrement exigeant en termes de qualification et où un tiers de la jeunesse bruxelloise est peu qualifiée1, les employeurs publics doivent jouer un rôle social fort et créer un emploi public de qualité au service des citoyens. Mathilde El Bakri explique les 2 propositions phares du PTB pour construire des emplois publics et d’investir dans les métiers de la ville :

« En premier lieu, nous voulons réaffecter minimum 20% des montants actuellement confiés au privé à la création ou en renfort de services chargés de l’entretien, de la maintenance et de la rénovation des infrastructures de la Ville de Bruxelles. Rien que pour l’administration communale, cela représenterait au bas mot une centaine d’emplois stables dans des filières peu ou pas qualifiées (ouvriers de propreté, jardiniers, ouvrier d’exécution en bâtiment, menuisiers…).

Notre deuxième proposition est de créer une société de construction, de rénovation et d’isolation de logements comme en Vienne. La création de 1600 logements à Bruxelles-Ville d’ici 2024 peut potentiellement créer 400 emplois. Là où la majorité désinvestit dans les métiers publics et les métiers de la Ville pour confier les rênes au secteur privé, nous entendons réinvestir dans ces métiers et créer un emploi de qualité au service des citoyens. »

Contact presse : Mathilde El Bakri, 0489 31 24 76

128 % des jeunes de 20 à 24 ans n’ont pas obtenu de diplôme de l’enseignement secondaire selon la Fédération Bruxelloise des organismes d'Insertion SocioProfessionnelle et d'Économie Sociale d'Insertion

 

ETUDE : ANALYSE DES MARCHE DE TRAVAUX DE L’ADMINISTRATION DE LA VILLE DE BRUXELLES

Les marchés, de travaux principalement, passés par la ville de Bruxelles entre début juin 2017 et fin mai 20181 ayant pour but la réalisation de travaux peu qualifiés, en ce compris parfois les fournitures, représentent un total de 54.692.241,24 €. Ces montants sont calculés sur base annuelle. Les montants des marchés pluriannuels de sous-traitance ont par exemple été ramenés à un montant annuel.

Les marchés publics sont répartis ainsi :

  1. Près de 82 % de ces montants concernent des dépenses pour la rénovation, la maintenance et la construction de bâtiments, dont :

    1. La construction de logements et d’équipements (salle de sport…)

    2. Des opérations de rénovation de bâtiments plus ou moins lourdes (désamiante et démolition, nettoyage de façade, plafonnage, travaux de toiture, peinture, installation de panneaux photovoltaïques…)

    3. Des travaux de maintenance dans les bâtiments des services de la Ville, des écoles, des crèches… (remplacement de vitres et/ou châssis, de portes, pose d’adoucisseurs, pose de volets et moustiquaires, remplacement de cuisines, travaux de carrelage, de ferronnerie, serrurerie ou de menuiserie, aménagement de sanitaires…)

  2. Les travaux de voirie concernent de gros travaux de voirie tels que l’asphaltage des rues mais également de plus petits travaux tels que la pose de signalisation et de barrières…

  3. L’entretien d’espaces publics comprend des travaux d’entretiens et d’aménagement d’espaces publics tels que l’entretien des tunnels ou des aires de jeux …

  4. La sous-traitance de la sécurisation des bâtiments consiste essentiellement en l’installation et l’entretien des systèmes de sécurisation et de contrôle des accès des immeubles de la Régie foncière.

  5. Les travaux de propreté comprennent, pour la très grosse majorité du budget, la sous-traitance de l’utilisation et de l’entretien de trois balayeuses mais également l’entretien de sanitaires publics, le nettoyage de graffiti…

 

Quels travaux peuvent être internalisés ?

Nous faisons une distinction entre différents travaux, selon la nécessité d'investissements ou de matériel spécifique :

  1. Les travaux qui peuvent internalisés correspondent à des missions qui sont déjà assumées partiellement par les services communaux et pour lesquelles des infrastructures existent déjà : entretien d’espaces verts, travaux de propreté….

  2. D’autres travaux peuvent être internalisés facilement en intégrant cependant le coût des fournitures. C’est par exemple le cas des petits travaux de maintenance dans les écoles, des plantations…

  3. Certains travaux nécessitent le développement d’infrastructures et d’équipements, comme des travaux de démolition ou de menuiserie, la création d’une équipe de nettoyage de graffiti…

  4. Les missions qui nécessiteraient de gros développements sont principalement liées à des gros travaux de construction, à l’asphaltage des routes…

Le jugement de ce qui pouvait être internalisé a été fait d'une façon prudente. Une connaissance plus approfondie des équipements et infrastructures de la Ville de Bruxelles permettrait probablement de juger que plus de travaux pourraient être internalisés, à des degrés divers.

 

Possibilité d'internalisation

Montant

Oui

1.075.822,26 €

Oui (coûts fournitures à intégrer)

2.403.354,82 €

Oui / infrastructures à développer

4.127.067,94 €

Oui / Infrastructures à développer / coûts matériaux à intégrer

10.051.653,30 €

Nécessite de gros développements

35.324.297,00 €

On peut raisonnablement estimer que 20 à 30 % des travaux réalisés en sous-traitance pourraient être internalisés sans nécessiter de trop gros développements.

CONCLUSIONS :

Sur base de l’étude des montants engagés par l’administration de la Ville de Bruxelles sur une année, selon ses propres sources, on constate que plus de 50.000.000 € sont confiés annuellement à des entreprises privés principalement dans les secteurs de la construction, de la rénovation, de l’horticulture, de la voierie et de la propreté. 20 à 30 % de ces dépenses pourraient être internalisés et permettre la création d’une centaine d’emploi publics peu qualifiés.

Ces données ne concernent que les dépenses de l’administration communale de la Ville de Bruxelles. Si Le champ d’étude pourrait être élargi à l’ensemble des 69 structures dépendant de la Ville permettant sans doute une estimation à la hausse mais ces données sont moins accessibles.

1Source : PV du Conseil Communal de la Ville de Bruxelles du 06.06.2017 au 28.05.2018