Le nombre de logements sociaux occupés diminue en Région bruxelloise. C'est le constat qu'à fait le PTB cette semaine suite à une question posée à la ministre du logement Céline Frémault (CdH) sur le nombre de logements sociaux construits depuis 2004.
Cette année-là, le nombre de logements sociaux effectivement occupés était de 36 541 selon les chiffres de la SLRB (Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale). Ils ne sont plus qu'à 36 396 en 2016, soit 145 en moins.
L'accès diminue alors que la demande explose
Ce sont donc 145 familles en moins en 12 ans qui ont la possibilité d'avoir un logement avec un loyer abordable. Ces chiffres sont désastreux quand on sait que 44 000 d'entre elles sont sur liste d'attente pour obtenir un logement. Cette demande ne cesse d'augmenter ces dernières années. Et ce ne sont que les familles inscrites. A Bruxelles, un ménage sur deux rentre en réalité dans les critères d'accès. La demande est donc encore bien plus importante dans les faits. Ces familles sont alors obligées de se tourner vers le marché privé où les loyers ont flambé bien plus vite que le coût de la vie ces 10 dernières années.
1271 logements construits en 12 ans...
1271 logements sociaux ont été construits en 12 ans en Région bruxelloise. D'une part, c'est évidemment très peu comparé à ce qu'il faudrait construire pour répondre aux besoins. Mais ce n'est même pas la moitié de ce qui avait été promis en 5 ans par le gouvernement bruxellois. Lors de cette législature (PS CdH Ecolo VLD Spa CD&V), 3500 nouveaux logements sociaux avaient été promis pour 2009...12 ans plus tard, on est bien loin du compte.
Au rythme de la création actuelle de nouveaux logements, il faudra 420 ans pour répondre aux besoins des 44 000 familles qui attendent!
...et 3131 de vides
En 2016, ce ne sont pas moins de 3131 logements sociaux vides qui ont été recensés. Ils étaient 1821 en 2004. Soit une augmentation de 72%. Cela veut dire que la création de nouveaux logements permet à peine de reloger les familles dont les logemnts doivent être rénovés.
Où sont passés 578 logements?
Au bout du compte, des questions subsistent aussi. La totalité des logements sociaux (occupés et vides) s'élevait à 38 834 en 2004. En toute logique, si 1271 ont été construits depuis, on devrait arriver à 40 105 logements en 2016. Or, la SLRB indique un parc total de 39 527 logements sociaux. Que sont alors devenus les 578 logements restant ? Cela voudrait-il dire que non seulement la création de logement ne suffit pas à suivre pour rénover le parc mais qu'en plus de cela des logements sont définitivement transformés, détruits ou déclassés?
Les choix politiques qui sont posés
L'argument sur le manque de foncier sur la Région bruxelloise est souvent avancé pour justifier le fait de ne pas construire massivement des logements sociaux. Pourtant, dans le reportage de la RTBF, Question à la Une, on apprend que le terrain de Tour & Taxi, qui était propriété publique, a été vendu pour une croute de pain à un gros promoteur immobilier. Vendu pour 40 millions d'euros, ce terrain avec ses projets de logements haute gamme, va augmenter sa valeur marchande jusqu'à 1,2 milliards d'euros. Il aurait pu servir pour construire du logement social de qualité et répondre aux besoins des gens. Mais les choix ont été autres, la Région l'a laissé dans les mains d'un gros promoteur privé, qui avec ses logements haute gamme va encore participer à faire flamber les loyers dans la Région. Face à cela, la Ministre Céline Frémault non seulement ne fixe aucune règle contraignante pour empêcher l'envolée des loyers, mais en plus décide également de ne plus renouveler un subside de 200 millions d'euros pour le logement social. Autant dire que les choix sont assez clairs: on laisse faire les gros promoteurs et on oublie le logement social. De quoi bien approfondir encore la crise du logement dans la capitale.
Le plafonnement contraignant comme mesure d'urgence
Vu la pénurie qui existe au niveau de l'offre de logements sociaux par rapport à la demande pour le moment et la spéculation en cours au niveau du marché privé, il faut une mesure contraignante pour stopper la flambée des loyers. C'est pourquoi le PTB propose un plafonnement à l'aide d'une grille des loyers contraignante. Ce système existe dans d'autres villes d'Europe comme à Amsterdam, Berlin ou encore Paris et a fait ses preuves. Il permet non seulement un contôle mais aussi de faire baisser les loyers. Concrètement, pour un loyer moyen de 750 euros à l'heure actuelle à Bruxelles, l'application de la grille contraigante proposée par le PTB, le ferait descendre à 600 euros. Soit 1800 euros de plus dans votre portefeuille chaque année.
Aidez-nous à mettre la pression sur la Ministre Céline Frémault pour qu'elle mette en application cette grille. Signez la pétition.